«Les études récentes ont montré que les déplacements avaient des impacts négatifs importants pour les patients », rappelle le Dr Sandro Anchisi médecin-chef d’oncologie. «Huit patients sur dix ont besoin d'une aide les jours de chimiothérapie, qu'il s'agisse d'une aide au domicile, d'un accompagnement, d'une aide extérieure, d'un service de transport ou d'une nuit hors domicile. Or ces traitements déjà pénibles par leurs effets adverses (fatigue intense, vomissement, transformation de l'image de soi…) nécessitent plusieurs soins et plusieurs consultations, soit de nombreux déplacements qui pourraient être évités.»
Réalisé à l'initiative du Dr Sandro Anchisi, et de Mme Marie-Christine Hug, infirmière coordinatrice du pôle oncologie du Centre hospitalier du Valais romand, le réseau de soins oncologiques de proximité en Valais central, ResOnco, place les besoins des patient-e-s au centre des préoccupations. Son développement sur 2 ans a été rendu possible grâce au soutien financier important de Fond’Action contre le cancer.
«Ce projet s'appuie sur les partenaires de soins extrahospitaliers de proximité, comme les médecins généralistes et les centres médico-sociaux, pour effectuer certains contrôles ou administrer des thérapies qui ne nécessitent pas la présence du médecin oncologue spécialiste ou l'infrastructure des soins hospitaliers ambulatoires», détaille Isabelle Crettol infirmière cheffe d'unité de soins ICUS et spécialiste clinique en oncologie au Service d'oncologie ambulatoire de Sion. «Son organisation doit éviter la fragmentation des soins et préserver la qualité et la sécurité des traitements.»
Davantage de confort et d'efficacité
Les patient-e-s peuvent ainsi choisir d'effectuer certaines analyses de sang près de chez eux-elles par exemple avant une chimiothérapie et n’effectuer alors le déplacement pour le traitement que si tout est en ordre. En collaboration avec les infirmières ou médecins de proximité, certains traitements sous–cutanés ou soins plus spécifiques peuvent aussi être réalisés avec sécurité et professionnalisme souvent sans nécessité de déplacements motorisés. Cette nouvelle offre soulage les patients et leurs proches, garantit la continuité du suivi grâce à la coordination et aux soins proposés à proximité du domicile et entraîne une collaboration accrue des groupes professionnels impliqués dans le réseau.
«Deux ans après le début de ResOnco toutes les parties concernées, les patients en premier lieu, relèvent la justesse de ce projet novateur qui leur apporte un bien-être important et développe une pratique infirmière, orientée sur les soins de proximité personnalisés. Ce constat est des plus réjouissants», se félicite Marie-Christine Hug.
Collaboration de nombreux partenaires
L'ensemble des partenaires professionnels, médecins traitants, CMS, infirmières en pratique privée et représentants d'associations de patients, ont été sollicités pour participer à la constitution de ce réseau de proximité. Des représentants de chaque profession se sont engagés dans les différents groupes qui ont élaboré son fonctionnement. Des organes internes à l'Hôpital du Valais, tel le Service qualité, le Service juridique et le Service informatique ont contribué à l'élaboration de différents documents nécessaires au bon déroulement du projet. Ce dispositif a fait émerger une nouvelle fonction infirmière coordinatrice au sein du service d'oncologie ambulatoire.